Le symbole n’est pas un culte de l’illusoire, il est !
Le symbole n’est pas un culte de l’illusoire, il est !
Depuis mon adolescence, je me suis intéressée au sens symbolique des rêves, d’abord, des synchronicités et des signes ensuite, ainsi qu’aux mythes et légendes de toutes les cultures.
Les premiers totems qui se sont imposés à moi, je les ai photographiés un matin de juillet 2000, sur la Sèvre Nantaise. J’avais été intriguée par la vision de signes géométriques dans les dessins que formaient les rives avec leur reflet.
Mais dès les premières photos tirées et mises à la verticale, j’ai ressenti la nécessité d’aller plus loin dans mes recherches, car je voyais dans ces trouvailles de véritables apparitions. Elles faisaient lien avec toutes les cultures primitives dont j’avais alors connaissance.
Du 10 au 25 avril 2018
Exposition personnelle : « Poésie Végétale »
Photographies et estampes numériques
Galerie » Calligraphie & Compagnie »
Le CalliCo 3, rue Mathelin Rodier (Château Des Ducs de Bretagne, 44000 Nantes)
Vernissage le vendredi 13 avril à 18h.
Ouvert du jeudi au samedi. Permanence de l’artiste, y compris le dimanche.
Voici ce que j’écrivais il y a bientôt vingt ans :
« (…) Je pensais à vous, Indiens, Africains, Mélanésiens, toujours embarqués dans vos canoës ou pirogues et imprégnés des paysages de bords de rives et leurs reflets. J’y ai vu une influence de votre art totémique.
C’est dans cet esprit de relecture de la nature qui accompagne les cultures premières que j’ai œuvré en photographiant les rives et leurs reflets.
Le relevé à la verticale donne ces figures totémiques à forte symétrie dans lesquelles je puise. Le reflet donne l’autre moitié virtuelle de l’image.
Je ne fais en somme que lire le minéral et le végétal par l’eau, la lumière et l’éther (oui parfois le vent présent ridait l’eau). Au redressement apparaissent ces images d’architectures, de masques, de sculptures très évocatrices et comme venues d’ailleurs, d’autres espaces et d’autres temps.
J’étais attirée par un équilibre de formes, une qualité de contrastes et une poésie immanente. La découverte d’une forme symbolique se faisait après les tirages, lors du redressement de l’image. Mais très vite j’ai pu la voir sur place, avant de réaliser le cliché.
L’imaginaire collectif, les mythes d’un patrimoine ancestral ressurgissent quand nous nous débarrassons de nos carcans, de nos croyances, de ce que nous avons appris de manière trop intellectuelle.
Nous nous ouvrons alors au monde et des images viennent de plus loin que de nous-mêmes. L’espace et le temps se confondent, des images symboliques nous apparaissent. »
Jung :
« Le symbole n’explique pas, il renvoie au-delà de lui-même vers un sens encore dans l’au-delà insaisissable, obscurément pressenti. »
Pour Jung, ils sont un produit de la nature, le dépassement du connu vers l’inconnu…
…L’expérience suprême de ce qui est pressenti, dit-il encore…
Cela m’a amenée peu à peu à savoir comment donner sens aux figures, formes, entrevues et photographiées…
Pour cela je me suis laissée éclairer par mon intuition d’abord, puis par le dictionnaire des symboles, de Jean Chevalier et Alain Cheebrant, paru chez Robert Laffont. La préface est très parlante « cette perception du symbole exclut l’attitude de simple spectateur. Elle exige une participation d’acteur : être en recherche non d’une forme mais d’une manifestation. »
Le symbole, comme catégorie transcendante de la hauteur, du supra-terrestre, de l’infini se révèle à l’homme tout entier, à son intelligence et à son âme.
Figures, symboles, formes, comment les découvrir et les apprécier par vous-mêmes ?
Dans mon travail, ou de façon plus générale, dans la nature, il vous est donné à voir des figures, des personnages, des animaux, des formes plus géométriques…
Souvent une lecture signifiante s’impose, qui vous relie à votre propre culture, à votre histoire. C’est parfois aussi en écho à la culture du lieu qu’apparaissent des évidences, des signes. Ils viennent alors compléter ce sens à l’intérieur même de la photo, ou encore, ils peuvent-être en lien avec d’autres clichés du même lieu.
Peut-être constaterez-vous de même, en réalisant cette expérience, que le « symbole n’est pas un culte de l’illusoire et de l’irréel. Il est ! »
Hommage à Ganjin
Exemple d’une lecture symbolique d’une image
Cette poésie symbolique révélée fugitivement nous porte en dehors du temps et de l’espace, dans le Grand Tout.
Dans l’hommage à Ganjin, présenté ci-dessus, j’ai trouvé encore trois autres manifestations de sa personne : Ganjin le musicien, dans les rythmes de l’eau ; Ganjin le calligraphe, niché dans l’ombre des branches et Ganjin l’aveugle, qui s’inscrit dans l’ovale d’un visage sans yeux. Trouverez-vous aussi ces signes cachés dans cette photo ?
J’ai pu voyager et dans chaque lieu l’une d’elles se détache plus particulièrement par sa force.
Au fil du temps l’accueil de mon travail par le public n’a fait que confirmer son rôle de « passeur » tant pour le respect dû à la nature que pour le développement d’un autre regard, l’accès aux imaginaires individuels et la conservation des mythes collectifs.
Des entités culturelles se manifestent. Merci à elles.
Lecture symbolique d’une représentation supposée de Ganjin
D’après une photo prise à Nara ville historique du japon où ce moine chinois vécut, enseigna et remplit son immense mission au 8e siècle.
PROCHAINES EXPOSITIONS
C’est avec plaisir que je vous retrouverai au Salon d’Art « Sevria », exposition-vente collective d’œuvres artistes plasticiens photographes et sculpteurs organisé par l’association Festiv’Arts, 4e édition, les 17 et 18 mars 2018.
Plus d’infos, prochaines expos : Cliquer
