Un parcours d’artiste

Vers une philosophie du dévoilement

Année 1998 : les prémices

Lors d'un séjour en Nouvelle-Calédonie…
Dans tout parcours, il y a un préambule. Le mien a commencé par la découverte émerveillée de la Nouvelle-Calédonie et des cultures Kanak et Mélanésienne.
Alignements de totems en Nouvelle Calédonie
Alignements de totems en Nouvelle-Calédonie.
Partie rendre visite en juillet 1998 à l’une de mes filles s’installant en Nouvelle-Calédonie, l’occasion m’a été donnée d’aller à la rencontre des habitants de cette terre paradisiaque, particulièrement des Kanaks, et de leur culture ancestrale – légendes, totems mélanésiens, habitations et coutumes – le Centre Culturel Jean-Marie Djibaou venait de s’ouvrir.

Car leur regard sur la nature particulièrement belle me semblait proche du mien. En conséquence, ce fut une vraie résonance en moi, fille de la terre vendéenne.

Une découverte inoubliable

De même, la découverte de ces beautés, particulièrement du minéral des rivières, des roches à la présence si ancrée, si puissante, si colorée par leur richesse en fer et en nickel, a déclenché une inspiration photographique forte, qui a perduré sur les séjours suivants.

Ceci est sans doute à l’origine de la singularité de mon parcours artistique, avec ce déclic survenu peu après sur la Sèvre Nantaise : le «relevé» photographique des rives.

Parcours en bref

Au tout début
  • Naissance en Vendée en 1946
  • Enfance dans le Marais Poitevin.
  • Début de carrière en école maternelle en Vendée.
  • 1970-1975 : professeur de sciences naturelles au Maroc.
  • 1975 -1981 : Enseignement en école maternelle (La Roche sur Yon).
À partir de 1981
  • Enseignement à l’école maternelle de Haute-Goulaine près de Nantes.
  • Départ d’une recherche pédagogique avec le musée des Beaux-Arts de Nantes : « Les enfants au Musée ».
  • Mémoire : «L’enfant de cinq ans créateur et spectateur en art pictural» en vue d’un diplôme , le CAEI, pour un poste de conseillère pédagogique en Arts plastiques.
  • 1993- 1994 : Fac d’Arts plastiques de Rennes
Septembre 1994 : nomination dans la fonction de conseillère pédagogique à l’Inspection académique de Nantes
  • Conseils et projets dans les écoles avec les enseignants et les élèves et formation continue des enseignants à l’IUFM
  • 1994 – 1995 : Formation en Arts plastiques donnée par l’Éducation nationale (neuf semaines  avec un court stage au Centre National de la Photographie à Paris).
  • À partir de 1994, la photographie entre dans ma vie par les projets et formations donnés aux enseignants.
  • 2001 : départ à la retraite.
2000 : premières expositions

Juillet 2000 : le déclic

Premières révélations... et premières expositions
Commence alors en canoë l’exploration photographique des bords de la Sèvre Nantaise : des plans mis à la verticale. Les photos sont redressées. Le redressement devient alors systématique et procédé créatif à part entière dans le parcours artistique d’Alice.

Un parcours commencé sur la Sèvre Nantaise…

En canoë sur la Sèvre, un matin de juillet 2000, un regard différent sur les berges vus comme de grands totems allongés m’a conduite à une série de démarches photographiques pour prélever ces «relevés» plus riches encore que je ne le pensais.

Au lieu-dit Rochefort de la Sèvre Nantaise à la Haye
Au lieu-dit Rochefort de la Sèvre Nantaise à la Haye Fouassière, près de Nantes où tout a commencé.
Captées intuitivement à la lisière des éléments au bord des rivières, ces images de rives avec leur reflet, composent des figures d’essence primitive et symbolique. Elles vivent un court instant sous mon objectif qui les fixe. Les photos construites comme des tableaux prennent vie par le redressement à quatre vingt dix degrés des berges.
Parfois le détourage permet de montrer plus précisément une forme entrevue.
Ces «apparitions» sont pour moi comme des formes issues de la mémoire collective : une pensée poétique du paysage. «Tout est dans le Grand Tout», dans l’Unité.
La bascule des rives vers le ciel donne à voir différemment ces relevés de nature et nous plonge dans un autre univers quasi sacré.
Prise sur les bords de la Sèvre nantaise, Marie, les mains jointes en signe de prière, apparait à l’occasion du redressement de l’image.
Prise sur les bords de la Sèvre nantaise, une marie apparait à l'occasion du redressement de l'image

Pendant ce temps

  • Premières expositions ayant pour thème la Sèvre Nantaise à la Canterie à st-Fiacre sur Maine et à Vertou au Moulin Gautron, à la Maison du Change, à Nantes avec la ville de Nantes.
  • Une série de voyages permet de cheminer vers arts premiers et totems.

Sèvre Nantaise

Premières photos redressées

Fin 2005 : à la rencontre d'Isis

Retour en Nouvelle-Calédonie
Un nouveau voyage en Calédonie m’apporte une nouvelle surprise dans mon parcours.

Auprès de la rivière Dumbéa, près de Nouméa, sur les bords de laquelle je me repose à chaque séjour, m’arrive une vision surprenante par un reflet, avec le sentiment d’une apparition.

Je lis désormais à l’horizontal ce qu’il m’est donné de percevoir. Je vois alors, en face de moi, une grande sculpture allongée dans la roche se dressant au milieu de la rivière. Le reflet composait la moitié de l’image. Elle brillait au soleil du matin, de la couleur vert-argenté du nickel. Elle semblait être une divinité. En pied et en portrait, j’en prends un grand nombre de vues tout en la cadrant à l’horizontal. Passionnée par cette découverte, je parcours très tôt le matin les rives de la Dumbéa pour trouver dans l’environnement de la Dame d’autres surprises à cueillir.

Sur les rives de la Dumbea, bordées de roche de nickel, je vois devant moi une grande sculpture se dressant au milieu de la rivière.
J’ai senti très fortement une proximité avec la mort. Elle fait partie de la vie quotidienne des Kanaks. Alors que, nous les occidentaux, voulons l’oublier. Les morts, c’est-à-dire les ancêtres, sont enterrés dans la terre de la tribu et sont vénérés au quotidien dans les cases.

Pour moi, ces endroits photographiés sont des portes qui donnent des clefs d’accès à d’autres mondes…

Je sais que les Kanaks ont ce regard. Ils me l’ont dit.

La confirmation d’un parcours particulier

Par les rivières calédoniennes, j’ai la confirmation que dans mon parcours particulier un autre monde est révélé. Dans ce milieu originel de lisière vivent et se montrent parfois des esprits, des énergies.

Ce travail me centre dans un infini de beau et de magique en dehors du temps et de l’espace.
Cette poésie ne nous ouvre-telle pas à un sacré issu du réel ?

La lecture des symboles contenus dans ces photos me montrait un lien fort avec Isis et toute sa légende. L’Egypte ancienne est apparue en Nouvelle-Calédonie ! Y compris Akénaton plus tard (photo de la page accueil).

Apparition d’Isis, la plus illustre des déesses égyptiennes sur les rives de la Dumbea, bordées de roche de nickel.
Apparition d'Isis, la plus illustre des déesses égyptiennes sur les rives de la Dumbea, bordées de roche de nickel.
Le Mythe d’Isis
C’est la plus illustre des déesses égyptiennes.
Elle a deux frères, Osiris et Seth, et choisit d’épouser Osiris.
Seth jaloux, découpe Osiris en treize morceaux et les jette dans le Nil.

La magicienne Isis les retrouve et ressuscite Osiris son frère et époux avec son souffle. Seul manque le sexe avalé par un poisson. Le recréant en argile, elle a alors un fils, Horus, qui va venger son père et sa mère en tuant Seth à l’aide d’un scorpion.

Cette figure mythique accompagne des rites funéraires et protège les défunts sous ses ailes.

D’abord symbole de la déesse du foyer, elle ravit ensuite le nom secret du dieu suprême Rê. Alors son pouvoir s’étend à l’univers.
Tant au Moyen-Orient qu’en Grèce, à Rome et dans tout le Bassin Méditerranéen, Isis fut adorée comme déesse suprême et universelle.

Initiatrice, elle détient les secrets de la vie, de la mort et de la résurrection.

Isis a un attribut : la croix ansée, la symbolique de la croix et celle du chandelier se rejoignant.

À la même période

2000-2003
Une série de voyages permet de cheminer vers arts premiers et totems.

Septembre 2003
Galerie Arte Bello, Nouméa. Exposition des photos issues de la série des voyages effectuées entre 2000 et 2003 (Uruguay, Nouvelle-Calédonie, Panama).

2004-2005
Reprise du projet autour de la Sèvre Nantaise.
Expositions à Nantes (Maison du change) et dans la région : St Fiacre, Vertou.

Juillet 2005
Publication du livre Reflets.
Photos en noir et blanc des rives de la Sèvre Nantaise, accompagnées de courts textes poétiques personnels. (voir : estampes).

Nouvelle-Calédonie

Terre de figures et totems

2008 : le temps des confirmations

Séjours en Australie et Nouvelle-Zélande
Suite du parcours et révélations nouvelles. En Australie, la roche monolithique de l’Uluru a dévoilé des mystères sacrés, tels des apparitions mêlées aux empreintes ancestrales. En Nouvelle Zélande, le végétal dominant, de nombreux cours d’eau et la nature grandiose et sauvage ont aussi parlé, en donnant à voir des habitants invisibles.

De la roche monolithique de l’Uluru (Australie), à la rivière Avon (Nouvelle-Zélande).

Au cours d’un voyage vers la Nouvelle-Calédonie, nous passons par l’Australie, terre immense dont le Centre Rouge, et plus particulièrement l’Uluru, est fascinant.
Cet énorme rocher monolithe avec ses grottes, est un lieu spirituel ancestral des aborigènes.
Au pied de l’Uluru, par la grâce d’une pluie bienfaitrice, s’est montré un ange de pierre et d’eau que j’ai appelé Mickaël.

Puis au retour, la Nouvelle-Zélande, terre splendide et émouvante, donne ce sentiment de précarité des choses de ce monde dû aux tremblements de terre qui l’ébranlent chaque jour.
Ils sont souvent à peine perceptibles mais parfois dévastateurs.

Cela a été le cas pour la ville de Christchurch à deux reprises peu après notre passage. J’avais alors pris un certain nombre de clichés dans son parc magnifique irrigué par la rivière Avon. Parmi ces photos voici celle que j’ai appelée « Le prince de Christchurch », pour sa symbolique bien particulière.

« «Le photographe capte une relation et non un objet car une image est vie, parce que vibrations : vibrations denses jusqu’à matérialiser des entités qui interrogent.»

Daniel Pons, photographe, Lame de fond

La roche monolithique de l'Uluru, dévoile des mystères sacrés de l'Australie tels des apparitions mêlées aux empreintes ancestrales.
La roche monolithique de l’Uluru, dévoile des mystères sacrés de l’Australie, tels des apparitions mêlées aux empreintes ancestrales.
Le prince de Christchurch
Le prince de Christchurch.

En parralèle

Juillet 2006
Publication d’un livre pour enfants : Alice et la rivière magique.
Les personnages, animaux et totems du livre sont issus des photos de la Sèvre Nantaise.

Septembre-février 2007-2008
Photographies sur toiles de trois mètres de haut des bords de Sèvre exposées au muséum d’Histoires Naturelles de Nantes «Relevés au fil de l’eau».

Avril 2008
Exposition au forum du magasin Leclerc Sud de Rezé.

Juillet-août 2008
«Rives en Miroirs». Exposition à la mairie de Vertou près de Nantes.

Australie / Nouvelle Zélande

Émotions et révélations

2014 : vers le Japon

Exposition à l'ile de Versailles, à Nantes
Les photos du jardin japonisant de l’île de Versailles à Nantes ont brossé un portrait inhabituel du lieu. Ces figures et totems m’ont donné l’envie d’aller à la rencontre de la culture japonaise.

Un portrait symbolique du jardin japonisant

L’île de Versailles est située sur l’Erdre, qui en irrigue son jardin. L’exposition est née d’un projet de collaboration avec le Service des Espaces Verts et de l’Environnement de la ville de Nantes (SEVE), avec ce désir de montrer différemment ce lieu où les nantais adorent se promener.

Les rives des plans d’eau sont construites de manière très naturelle, avec des éléments minéraux et des végétaux d’essences japonaises. J’y voyais bien sûr, fidèle à mon parcours photographique, de grands totems couchés, avec les couleurs éclatantes de fin de printemps, et plus tard de l’automne.
Le premier cliché d’un de ces totems allongés m’a révélé à sa base le portrait d’un magnifique sage en méditation et bien d’autres figures emboîtées.

Jules Verne

Cette première photo a été le déclic pour continuer le portrait symbolique de ce jardin en une centaine de figures, masques et totems, exposés au final dans la Maison de l’Erdre, conçue comme un salon de thé sur l’île.

J’ai trouvé une ressemblance de ce sage avec Jules Verne à la fin de sa vie. Sa famille a habité tout près de là.

La présence d’un monde animalier très riche dans cette série de clichés m’a orientée vers la signification de ces présences liée à leur appartenance aux légendes et mythes d’Orient particulièrement du Japon :

  • Neko le chat ;
  • l’ours des Aïnous ;
  • Inari le renard ;
  • Un loup, et particulièrement le loup bleu ;
  • le chien ;
  • les oiseaux, etc.

Ces photos, d’où jaillissait un univers plus coloré et plus exotique, mais aussi la discussion avec des japonais installés à Nantes sur le shintoïsme, ont induit l’idée d’un détour par le Japon, plus précisément à Kyoto. Ce qui fut fait dès la fin de l’année 2014.

Le loup bleu de l’Erdre
Le loup Bleu au Japon protège l’ensemble des animaux.
Le « Börte Cino » ou Loup Bleu, est un personnage de la mythologie mongole. Il est, avec son épouse le premier ancêtre de Gengis Khan mentionné dans l’Histoire secrète des Mongols.

L’adjectif « Börte », se rapportant à une fourrure animale, peut signifier « gris clair, aux reflets bleutés », mais aussi « tacheté ». En français, ce nom est parfois écrit Börte Tchino. Börte (« Bleutée »), quant à elle, était l’épouse principale de Gengis Khan.(Source : wikipédia)

Entre le loup et Gengis-Khan, ça n’était plus qu’une affaire de moustaches… a flairer dans les reflets de l’Erdre.

Le loup bleu. Erdre, Île deVersailles, Nantes

Expos et édition de livres

2009
Édition du livre Rives et reflets, Nouvelle-Calédonie.

2011
Exposition et dédicace du livre Rives et reflets, Nouvelle-Calédonie à la librairie/galerie Arte Bello, Nouméa.

Nouveau livre pour enfants : Bopi le clown.
Édition du Livre : Vers le Monde Nouveau.

2012
Invitée d’honneur à l’exposition collective du salon d’art Sévria (association Festiv’arts) à la Haye-Fouassière, près de Nantes.

Photos exposées à la maison de la communauté de communes de St-Fulgent (Vendée).

2013
J’expose à nouveau à la Galerie Les Arts Pluriels, au Centre Culturel du Leclerc–Sud, la Roche/Yon.

Île de Versailles

Personnages et animaux

Novembre 2014 : relevés japonais

La spiritualité japonaise à fleur d'eau
Après l’exposition du jardin japonais de Nantes, les jardins des monastères de Kyoto et de Nara révéleront bien des surprises.
Au retour d’un nouveau voyage en Nouvelle-Calédonie nous nous arrêtons à Kyoto.

La découverte de ce lieu ancestral avec ses mille temples me remplit d’une forte émotion : tant de beauté, tant de spiritualité, de ferveur se laissant voir dans le cœur des japonais, très présents ces jours-là pour la fête des enfants, dans le quartier historique de Gion.

Le maintien de leurs traditions shintoïste et bouddhiste, leur politesse, leur raffinement, leur gentillesse m’ont conquise.
La visite des temples et surtout de leurs jardins zen me donna une récolte de clichés dans lesquels se retrouve l’empreinte de leur culture.

Une merveilleuse guide me relate à Nara, ville chargée d’Histoire se situant près de Kyoto, la vie de Ganjin (Jianzhen), grand maître bouddhiste chinois venu restructurer et enseigner le bouddhisme au Japon au 8e siècle, sous l’Empereur Shômu, qui l’a appelé et lui a commandé le plus grand temple de bois du monde : le Tōdai-ji.

Le Tōdai-Ji (source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Toshodaiji_Nara_Nara_pref01s5s4290.jpg )
Le Tōdai-ji (663highland)

Je n’ai eu de cesse, toute cette journée, de capter dans les rives des jardins et des parcs la mémoire des lieux comme je l’ai fait aussi à Kyoto.

Alors que le soleil se couchait sur Nara, dans la belle lumière du soir, près du grand temple de bois, les rives d’un plan d’eau me révèlent une forte présence. Je suis inondée de joie. Je prends dix clichés tellement l’apparition est forte et remercie le ciel pour cette belle rencontre.

J’y pressens l’énergie de Ganjin, ce que le relevé des symboles et figures des photos ne tarda pas à me confirmer.

Hommage à Ganjin

Hommage à Ganjin

Lire l’article sur la lecture symbolique de la photo
Parmi les symboles confirmés, figure le chat Neko – bleu porte-bonheur, noir guérisseur – qui écarte les esprit maléfiques.
Parmi les symboles confirmés, figure le chat Neko –bleu porte-bonheur, noir guérisseur– qui écarte les esprit maléfiques.
« Le déchiffrement des symboles nous conduit vers les insondables profondeurs du souffle primordial : terre-ciel espace-temps immanent–transcendant. »

Paul Klee

Cette année là

2014
Exposition des Geysers de Nouvelle-Zélande, Salon Sévria (Haye Fouassière).

Avec le concours de la mairie de Nantes (SEVE) : les photos du jardin japonisant de l’île de Versailles.

Édition d’un livre issu des photos prises dans l’univers des fougères du lac de Bethmale : La fée et le Dragon des fougères.

Un grand moine bouddhiste

« Jianzhen » ou « Ganjin » est né en 688 à Yangzhou, dans la province du Jiangsu, en Chine, et décédé le 25 juin 763. Ce moine chinois a contribué à propager le bouddhisme au Japon. On lui attribue l’introduction au Japon de l’école de bouddhisme Ritsu, qui se concentre sur le Vinaya, c’est-à-dire certaines règles monastiques bouddhistes. (source : wikipédia).

Japon

Spiritualité à fleur d’eau

2014/15 : Vers le monde végétal

Ariège, Lac de Bethmale
Il m’est donné après mon cheminement dans les univers transcendés de la dureté minérale, de capter un monde quasi-invisible dans un végétal dominant tout en douceur. Ce fut autour des rives du Lac de Bethmale, près de St-Girons, en Ariège.
Lac de Bethmale, Ariège

Quand la magie s’exprime avec une évidence troublante.

Des séries de photographies des rives de ce lac sont nées alors tant de paysages que de verticalités avec leurs reflets. Elles se sont enrichies et diversifiées au fil des saisons avec un ressenti plus graphique d’herbacées dont la fougère qui me serviront dans l’évolution future de mon parcours artistique.

Il est des lieux enchanteurs où la magie s’exprime avec une évidence troublante. Le lac de Bethmale, est de ceux-là.

Ce lac est dit des plus magiques de France. Il s’inscrit dans un écrin arrondi de verdure et d’arbres de contes de fée. C’est un lieu riche en légendes. Ses eaux très pures proviennent de sources glacières qui forment des halos bleu-turquoise à sa surface. Il est protégé par le flan abrupt de la montagne en arrière- plan. Le silence y est profond. On y rentre comme dans un temple. Il m’a offert ses couleurs paradisiaques à chaque saison.

Parcours vers des mondes multiples

Par ses reflets enchanteurs, ce lac a ouvert, dans mon parcours, l’accès à de multiples portes sacrées. Il m’a permis d’écrire et d’illustrer un livre pour enfants « la Fée et le Dragon » dont les héros sont tous issus du monde des fougères et m’ont soufflé leur histoire.

J’y ai rencontré aussi Dana, la déesse celtique accompagnée de Lug aux longs bras, le dieu des arts dont les transferts respectifs en ont fait Anna, la Grand-Mère, et St-Luc, le patron des artistes quand la religion catholique a remplacé le culte celte.

Dana était peu visible. Par le négatif et le noir et blanc la voici ! Ce fut le départ de recherches pour plus d’épure vers les estampes numériques, dont les tirages d’art digigraphiques dévoilent toute leur beauté.

Je suis encore toute émerveillée de sa beauté et de ce qu’il m’a offert. Je vous transmets ce cadeau.

Hommage à Dana et, par sa filiation, à Anne de Bretagne, car par la légende toutes les "Anna" sont filles de Danna
Hommage à Dana et, par sa filiation, à Anne de Bretagne, car par la légende toutes les « Anna » sont filles de Danna.

Également en 2015

2015
Lors de la première semaine d’octobre 2015 avec animation pour les scolaires autour du livre «La fée et le dragon», exposition à la médiathèque de St-Girons en Ariège.

Bethmale, Ariège

Figures et totems

Les estampes numériques

De la révélation à l’apparente réalité

2015-2016 : Lumière sur les rives

Prises de vue sur la Loire
Approche vers la lumière et d’autres éléments plus subtils. Après quinze années de travail sur les rivières, dont j’ai élevé les rives et leurs reflets vers le ciel pour une lecture autre, faite de figures de de totems, je me suis passionnée pour le décryptage symbolique d’un fleuve.
Loire dans l'estuaire
La Loire dans l’estuaire.

Et quel fleuve : la Loire, fleuve magique s’il en est !

Ce projet Loire a commencé dès le printemps 2015 en perspective d’une exposition pour la « FAITES de LA PAIX », fête qui eut lieu à la Manufacture des Tabacs, à Nantes, durant la semaine de Noël 2015. J’avais à l’occasion pris un grand nombre de clichés, dont seul une partie fut exposée.

Je continue le parcours des bords de Loire en 2016, dans le cadre de l’exposition ayant eu lieu à la galerie EPI, à Ingrandes sur Loire.

J’ai été un peu désarmée au départ par l’ambition du projet étant donné la vastitude du fleuve qui ne se donnait pas facilement.

Je me suis laissée progressivement porter par son charme et ses secrets cachés, sur un parcours allant de Chalonnes à l’estuaire, sans oublier ses boires, bien évidemment.

Une approche différente

Pour révéler les bords de la Loire, mon approche a été quelque peu différente. De plus, l’élément roche était peu présent sur le parcours choisi, pour montrer des totems tels que j’avais pris l’habitude de les saisir dans mon objectif, sur les rivières précédentes. Il me fallait percer cette identité très particulière et la Loire me l’a livrée. Merci à elle !

Aussi, J’ai choisi pour cette recherche, la Loire sauvage mais cependant sereine, par de belles matinées ou soirées de printemps, d’été ou d’automne. Dans ce calme, j’ai pu mieux saisir la profondeur de son identité, et son lien avec tout le cosmos.

La Loire est faite de lumière, de vibrations dorées sur l’eau que j’ai captées par la splendeur des matins et par le miroir de son sable cristallin.

Le végétal est bien présent : un végétal léger, celui des roseaux verts ou desséchés, celui des bois flottés en surface ou des plantes herbacées balayées au vent, mais aussi des saules pleureurs et d’autres essences d’arbres, à la présence plus enracinée.

Ses argiles humides bien visibles quand la Loire se retire, au gré des marées, ont aussi dévoilé leur vie secrète.

Des habitants privilégiés

Dans cette bascule vers le ciel de ces éléments, j’ai retrouvé sous forme de signes symboliques ses habitants privilégiés : le poisson et l’oiseau et des figures de personnages venus on ne sait où, étonnants par leur forte présence matérielle ou spirituelle.

Parfois seule l’abstraction parle.

Voici quelques symboles qui se dégagent :

  • le cervidé, signe de renaissance ;
  • des envols d’oiseaux messagers ;
  • la nasse de roseaux et le poisson (prisonnier ou libéré) ;
  • des totems glorifiant la nature ;
  • des sages annonciateurs, mais de quels messages sont-ils porteurs ?

En fait, j’y trouve au total beaucoup de messages d’espoir, car j’espère que ce monde est en mutation vers le meilleur.

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La Loire à St Florent le Viel.
La Loire à St-Florent le Vieil.
« Une flaque d’eau suffit pour contenir un univers…
Comme nos consciences, l’eau mélange pèle -mêle le superficiel et le profond, le réel et l’irréel, des images stables et toutes sortes d’images fantastiques …
Puissance de réflexion ou de réflexion de l’eau calme.
Effectivement pour nous, l’eau pense parce qu’elle reflète. »

Jean Onimus, Essai sur l’émerveillement

« La divagation spirituelle, mentale et imaginaire qui se produit ne perd jamais de vue ce que son œil perçoit des apparences environnantes.
D’autres mondes dont la vastitude excède la mesure de l’œil humain apparaissent des apparences environnantes »

Rober Harisson,
Jardins

Une année « Loire »

2015
Semaine de Noël.
Les «relevés» de la Loire sont exposés à la Manufacture des Tabacs à Nantes, à l’occasion de la «FAITES DE LA PAIX dans le monde».
Photographies encadrées sur dibon (h=100 cm) et édition de douze toiles (h=180 cm).

2016
Exposition «Libre de Loire» à la galerie Epi à Ingrandes sur Loire, avec le sculpteur François Chauvin.

2017
«Conscience en miroirs», Galerie Calligraphie et Compagnie, Nantes.
Avec une série de photographies tirées en digigraphie (voir : estampes numériques).

Édition du recueil : Conscience en miroirs.
Illustrations de haïkus (photos : Alice Guilbaud ; haïkus : Serge Blanchard.)

Loire

Fleuve magique

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